Rue du Villageois

Rue du Villageois

La rue du Villageois se présente sous forme d’une succession de trois tronçons de droites formant des angles droits entre eux; l’ensemble forme une espèce de « Z ». Elle apparaît très nettement en sentier dès 1768 sur le plan de FERRARIS, et encore plus précisément en 1810.

1768 (FERRARIS)

Il semblerait que c’était un sentier dont le tracé était imposé par les limites de propriété, surtout par rapport à de grands propriétaires fonciers. A noter, sur ce plan, entre les deux chaussées, les deux perches verticales (destinées au tir à l’arc ?), peut-être à l’origine de la dénomination « Schitheyde » (bruyère au tir) du terrain sur lequel fut érigée l’église Sainte-Anne en 1843.

La Rue du Villageois, 1837, surchargée d’un trait rose (Plan parcellaire de Philippe VANDERMAELEN)

En 1843, c’était le Chemin N°31 (Atlas des Chemins vicinaux) dit Heydestraat (Chemin de la Bruyère, 3,1m de large).

Plus haut, la rue a longtemps longé une vaste propriété, dénommée en 1843 Kelpersveld et appartenant à Pierre COLIN, rentier à Bruxelles (il ne s’agit pas du propriétaire de Val Duchesse, décédé le jour de Noël 1840 mais il pourrait s’agir de son fils aîné), plus tard rachetée par Charles WAUCQUEZ.

Premier tronçon (en bas, à gauche sur FERRARIS), en pente abrupte depuis la Rue du Vieux Moulin.
Côté gauche (numéros 18 à 44), une série de maisons mitoyennes serrées. Leur largeur à rue ne dépasse pas 4,5m, et le fond de propriété se trouve limité par un mur continu de clôture, le séparant du parc de Sainte-Anne, à quelque 6m de leurs façades arrières. C’est, vers 1908-1909, Charles WAUCQUEZ qui céda de sa propriété la languette de terre nécessaire à leur érection. Il est dit que c’était pour les habitants délogés par DIETRICH (propriétaire de Val Duchesse) du Kapelleweg. La première maison à y voir le jour fut le n°20, en 1910 (Théo HALLAUX, 27.05.17; Louis SCHREYERS. Une recherche serait à faire à ce sujet dans les actes notariaux); les autres s’y ajoutèrent au cours des années suivantes. Jusque dans les années 1960, cette série constituait les seules maisons de ce côté de la rue, formant une véritable enclave dans le parc du Château Sainte Anne.

Planche Tervueren XXXI / 8, en 1865 et 1882 : les maisons n’apparaissent que lentement

Si l’on compare le tableau ci-dessous représentant le bas de la rue du Villageois et la photo  on remarque que des maisons existaient à la place du petit parc au pied de la rue ainsi que de l’autre côté de la rue.

D’après Théo HALLAUX le début de la rue du Villageois était jadis très étroit quand on venait de la Rue du Vieux Moulin.  C’est pourquoi la 3ème maison a été supprimée (on voit clairement sur la photo le macadam qui passe par-dessus).

           Peinture de A. MOONEN (1943), collection privée                                           1974-photo de Monsieur Jean-Claude Demey

Cette toile est peinte depuis le sentier qui relie la Rue du Villageois à l’Avenue VERCAUTEREN. Il n’a donc rien d’une « vieille rue », et n’a rien à voir avec Val Duchesse… La clôture de droite, limitant le domaine amputé de Sainte-Anne, venait d’être érigée (1959). Il s’agit des escaliers actuels qui relient toujours ces 2 rues.

Lucien PARISSE, « Vieille rue au Val Duchesse », Prix de peinture G.E. LEBON 1966 (Coll. Adm. Comm. Auderghem).

Sur le troisième tronçon, notons la très belle série de maisons (numéros 91-101) sans doute construite d’une fois à l’aube du XXème siècle. L’impôt sur les portes et fenêtres un moment donné instauré incita les gens à en boucher…

Rue du Villageois, 91-101